Traumatismes fermés 

  • Entorse de l’articulation MCP du pouce

    • Définition

      L’entorse de l’articulation MCP du pouce correspond à une étirement (entorse bénigne), voir à une rupture complète (entorse grave) du ligament latéral externe (LLE ou LCR) et/ou, plus fréquemment, du ligament latéral interne (LLI ou LCU).

      Elle survient à la suite d’un traumatisme écartant violemment le pouce (chute à ski, par exemple) et peut entrainer une difficulté, une instabilité à la prise pulpo-pulpaire entre le pouce et l’index. 

    • Signes cliniques 

      Douleur +/- œdème au niveau de l’articulation MCP du pouce
       -> rechercher une instabilité latérale de cette articulation avec un examen bilatéral et comparatif.
      A noter, en cas de traumatisme récent, l’examen est difficile en raison de la douleur.

      Entorse grave = rupture du ligament latéral
      –> écartement, laxité anormaux et douloureux du pouce 

      Aller à la vidéo illustrant une entorse grave de l’articulation MCP du pouce

    • Risques/Complications en cas de PEC inadéquate

    • Examen(s) complémentaire(s)

      Radiographie Face + Profil
      +/- écho-doppler de l’appareil capsulo-ligamentaire si délai rapide et doute sur une entorse grave 

    • Prise en charge 

  • Fracture de la base du 1er métacarpien

    • Définition

      Une fracture peut être articulaire ou extra-articulaire, déplacée ou non.
      Elle est d’autant plus grave si, elle est déplacée de façon importante ou si elle atteint une articulation. La consolidation s’obtient grâce au contact des fragments entre eux et à leur immobilisation.
      Une fracture est ouverte lorsqu’il y a une plaie au contact de la fracture, le risque d’infection osseuse et/ou articulaire est alors très important. 
      Une luxation (surfaces articulaires non congruentes) est à prendre en charge rapidement en raison du risque de lésion des cartilages.

      Tendance au déplacement de cette fracture sous l’action du long abducteur du pouce.

    • Signes cliniques 

      Douleur +/- œdème et hématome au niveau de la base du 1er métacarpien 

    • Risques/Complications en cas de PEC inadéquate

      • Douleur persistante
      • Instabilité chronique
      • Perte de mobilité
      • Algodystrophie
      • Survenue d’arthrose précoce
    • Examen complémentaire

      Radiographies face + profil centrées sur l’articulation trapézo-métacarpienne
      + incidence de Kapandji (permettant une meilleure visualisation de l’os trapèze)

    • Prise en charge 

      Que la fracture soit déplacée ou non –> avis chirurgical systématique, dans les 10 jours

      Dans l’attente de l’avis chirurgical, immobilisation avec une orthèse commissurale (au mieux thermoformée).
       
      A titre indicatif : la durée de l’immobilisation (fixée par le chirurgien) est, en général, de 4 semaines, suivie d’une rééducation.

  • Entorse des doigts longs (IPP et IPD)

    • Définition

      Entorse = allongement d’un ligament. Entorse grave si rupture du ligament.

      Les entorses des doigts longs sont fréquentes, notamment lors des activités sportives (jeux de ballon chez l’enfant et l’adolescent, par exemple). Elle concerne le plus souvent l’articulation IPP.

      Le plus souvent, un mécanisme d’hyperextension du doigt entraine une déchirure de la plaque palmaire (fibro-cartilage situé à la face palmaire), fréquemment associée à une avulsion osseuse de la base palmaire de P2. De même, une déchirure du ligament latéral est très fréquemment associée.

    • Signes cliniques et examen

      Douleur importante, impotence fonctionnelle du doigt traumatisé.
      Apparition fréquente d’une ecchymose bleuâtre en regard de la face palmaire de l’articulation lésée.  

      Testing ligamentaire à réaliser après réalisation de RX Afin de ne pas méconnaitre une fracture articulaire ou une subluxation -> risque d’aggraver le déplacement

      –> rechercher une laxité et un trouble rotatoire ou d’enroulement des doigts. Un défaut de convergence des doigts en flexion est le signe d’une entorse grave.

      Défaut d’extension active de l’articulation IPP = désinsertion de la bandelette médiane de l’extenseur.

    • Risques/Complications en cas de PEC inadéquate

      • Douleur persistante
      • Instabilité et raideur en flexion, chroniques
      • Perte de mobilité
      • Algodystrophie
      • Survenue d’arthrose précoce
    • Examen complémentaire

      Radiographies face + profil + ¾, centrées sur l’articulation lésée
      –> rechercher une lésion associée (fracture articulaire et/ou subluxation et/ou arrachement osseux).

    • Prise en charge 

  • Fracture diaphysaire des métacarpiens des doigts longs – col de M5

    • Définition

      Une fracture peut être articulaire ou extra-articulaire, déplacée ou non.
      Elle est d’autant plus grave si, elle est déplacée de façon importante ou si elle atteint une articulation. La consolidation s’obtient grâce au contact des fragments entre eux et à leur immobilisation.
      Une fracture est ouverte lorsqu’il y a une plaie au contact de la fracture, le risque d’infection osseuse et/ou articulaire est alors très important. 
      Une luxation (surfaces articulaires non congruentes) est à prendre en charge rapidement en raison du risque de lésion des cartilages.

      Fracture du col du 5ème métacarpien (M5) : survenue fréquente en cas de coup de poing dans un mur.

    • Signes cliniques et examen

      Douleur importante et impotence fonctionnelle du doigt traumatisé

      ➔ Testing à la recherche d’un trouble rotatoire, d’un trouble de l’enroulement des doigts
      Un défaut de convergence des doigts en flexion signe un déplacement de la fracture en rotation
      Aller à la photothèque

    • Risques/Complications en cas de PEC inadéquate

      • Douleur persistante
      • Instabilité et raideur chroniques
      • Perte de mobilité
      • Clinodactylie sur cal vicieux
      • Algodystrophie
      • Survenue d’arthrose précoce

    • Examen complémentaire

      Radiographies face + profil + 3/4

      Aller à la photothèque des fractures

    • Prise en charge 

      Aller à la photothèque des fractures

  • Fracture des phalanges des doigts longs

    • Définition

      Une fracture peut être articulaire ou extra-articulaire, déplacée ou non.
      Elle est d’autant plus grave si, elle est déplacée de façon importante ou si elle atteint une articulation. La consolidation s’obtient grâce au contact des fragments entre eux et à leur immobilisation.
      Une fracture est ouverte lorsqu’il y a une plaie au contact de la fracture, le risque d’infection osseuse et/ou articulaire est alors très important. 
      Une luxation (surfaces articulaires non congruentes) est à prendre en charge rapidement en raison du risque de lésion des cartilages.

    • Signes cliniques et examen

      Douleur importante et impotence fonctionnelle du doigt traumatisé +/- ecchymose

      ➔ Testing à la recherche d’un trouble rotatoire, d’enroulement des doigts
      Un défaut de convergence des doigts en flexion signe un déplacement de la fracture en rotation.

    • Risques/Complications en cas de PEC inadéquate

      • Douleur persistante
      • Instabilité et raideur chroniques
      • Perte de mobilité
      • Clinodactylie sur cal vicieux
      • Algodystrophie
      • Survenue d’arthrose précoce
    • Examen complémentaire

      Radiographie face + profil + 3/4

      Aller à la photothèque des fractures

    • Prise en charge 

      Aller à la photothèque des fractures
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  • Traumatisme de P3 avec hématome sous-unguéal

    • Définition/Signes cliniques 

      Les traumatismes de la 3ème phalange surviennent, très souvent, au niveau des doigts longs (50 % des lésions siégeant dans la moitié distale de l’appareil unguéal), à la suite d’un mécanisme d’écrasement (doigt portière par exemple).
      Une fracture est associée dans 50 % des cas et, dans ce cas, une lésion pulpaire est 6 fois plus fréquente.
      Le ratio est d’environ 3 hommes pour 1 femme.

      L’hématome sous-unguéal traduit le saignement du lit et/ou de la matrice unguéal richement vascularisés, entrainant une douleur intense et pulsatile.
      L’évacuation spontanée de l’hématome ne peut se faire si les berges de la plaie restent adhérentes à la tablette.
      De plus, il existe un risque de surinfection et de périonyxis si l’hématome est trop volumineux et négligé.

    • Examen complémentaire

      Radiographies face + profil centrées sur P3

    • Prise en charge 

      • Si hématome < 25 % de la surface de la tablette unguéale :
        –> pas de drainage nécessaire
      • Si hématome > 25 % de la surface de la tablette unguéale :
        –> drainage de l’hématome recommandé
      • Si hématome associé à une fracture de P3 déplacée :
        –> avis chirurgical conseillé

      La prise en charge est à adapter en fonction de la symptomatologie :
      si le patient est douloureux, évacuer l’hématome quelle que soit sa superficie.

      Aller à la vidéo « Évacuation d’un hématome unguéal »

  • Doigt en maillet = Mallet finger

    • Définition

      Le doigt en maillet correspond à la désinsertion ou à la rupture du tendon extenseur à la base de P3 (schéma n°1) suite à son étirement brutal +/- avulsion osseuse à son insertion à la base de P3 (schéma n°2)
      –> perte de l’extension de P3

      Cette lésion survient après mouvement de flexion forcée du doigt (par exemple : choc d’un ballon, accrochage du doigt à la face inférieure du matelas en faisant le lit).

    • Signes cliniques 

      Déficit de l’extension active de l’IPD avec un aspect de 3ème phalange « tombante ».
      En général, il n’y a pas de douleur ou d’ecchymose

    • Complication en cas de PEC inadaptée

      Déficit persistant de l’extension de l’IPD et déformation en « col de cygne »  par déséquilibre de l’appareil extenseur de la chaine digitale.

    • Examen complémentaire

      Radiographies face + profil centrées sur P3 
      –> éliminer une fracture par avulsion de la base de P3 sur laquelle s’insère le tendon extenseur

    • Prise en charge 

  • Rugby finger = jersey finger

    • Définition

      Le rugby finger correspond à une désinsertion ou à une rupture distale (schéma n°1) du tendon fléchisseur commun profond (FCP) d’un doigt, à la suite d’une hyperextension brutale de ce dernier alors que les autres sont en flexion
      –> perte de la flexion active de l’IPD
      +/- avulsion osseuse à son insertion (schéma n°2)

      C’est une lésion rare, qui survient essentiellement lors de sport de contact (au rugby ou au football américain : lors de l’agrippement du maillot d’un adversaire ou sur une tentative de placage) et qui touche essentiellement le 4ème doigt.

    • Signes cliniques 

      • Douleur brutale (spontanée et lors de la palpation) irradiant tout le long du fléchisseur, remontant à la paume de main et parfois même à l’avant bras
      • Perte de la flexion active de l’IPD
      • +/- tuméfaction douloureuse ou ecchymose localisant l’extrémité tendineuse rétractée du FCP (signe inconstant)

    • Examens complémentaires

      Radiographies face + profil du doigt atteint
      Echographie, sans retarder la prise en charge chirurgicale

    • Prise en charge et pronostic

      Avis chirurgical spécialisé systématique idéalement dans les 48 heures,
      au maximum dans les 8 jours

      Le rugby finger est souvent opérée tardivement car la lésion est méconnue.
      Même opérée (réinsertion tendineuse du FCP), le pronostic fonctionnel reste grave avec 1/3 de bons résultats et 1/3 de résultats médiocres pour des lésions récentes.

  • Rupture des poulies

    • Définition

      L’appareil fléchisseur des doigts longs comporte deux tendons fléchisseurs par doigt :
      – le fléchisseur commun superficiel (FCS)
      – le fléchisseur commun profond (FCP)
      Ces tendons coulissent dans des gaines fermées et ces dernières sont renforcées à certains endroits par les poulies. 

      Les lésions au niveau des poulies de renforcement des gaines digitales surviennent essentiellement chez les personnes pratiquant l’escalade (après un jeté lors d’un changement de position ou suite à une traction brutale en position arquée).

    • Signes cliniques 

      • douleur violente et claquement audible dans un doigt (3ème et 4ème doigt le plus souvent) pendant l’activité d’escalade. Poursuite de l’ascension souvent possible mais la douleur est majorée à l’arrêt de l’effort.
      • douleur à la palpation de la face palmaire de la poulie concernée (A2, A3, A4) et hématome local
    • Risques/Complications

      • Rechute avec une nouvelle rupture de poulie par échec de la réparation 
      • Raideur digitale
      • Effet corde d’arc en cas de mauvaise cicatrisation des poulies
    • Examens complémentaires

      Radiographie face + profil et échographie de la zone lésée, ne devant pas retarder l’avis chirurgical nécessaire

    • Prise en charge 

      Avis chirurgical spécialisé systématique, idéalement dans les 48 heures,
      au maximum dans les 8 jours.

      À titre indicatif, immobilisation par une orthèse thermoformée (bague)
      pendant 8 semaines.